Tête à tête [PV Wolverine/ Britain]

Wolverine a une relation singulière avec les sons, peut-être même plus qu’avec les odeurs. Prédateur par nature, disciple d’Ogun, un des maîtres de l’invisibilité puis espion pour le compte des meilleurs agence de renseignement du monde, il est le mieux placé, lui qui peut entendre le cœur d’un homme à plus d’un kilomètre, pour savoir que les bruits sont des traîtres insaisissables. Mais à force d’études, il s’en est fait des alliés. Il sait comment ils naissent, se propagent et meurent. Un coup d’œil lui suffit donc généralement pour trouver une cage dont ils ne pourront s’échapper pour aller vendre une conversation au prix d’une simple oreille tendue.

C’est dans un de ces lieux, au beau milieu d’un couloir désaffecté du Manoir Xavier, qu’il intercepte Britain, remontant des laboratoires de MacCoy. L’endroit est sûr : pas de mouchard, aucune oreille dans le cône de silence et une bonne visibilité.

Le colosse est mollement assis sur le sol, le dos contre les plaintes, les jambes pliées, les genoux écartés à angle droit et ses chaussures de sécurité à plats sur le plancher. Ses avant-bras musculeux sortent des manches retroussés de son épaisse chemise à carreaux rouges et sont posés négligemment sur ses énormes cuisses engoncées dans un lourd jean usé. Ses mains pendent entre ses jambes. Dans sa bouche un énorme cigare au bout rougeoyant grésille, polluant l’atmosphère avec une odeur âpre et éclairant son visage féroce d’une lueur malsaine. Il regarde ses pieds en demandant d’une voix sombre et peu engageante :

- Vous vouliez me parler ?

Captain Britain a écrit:

"J'ai besoin de vous pour le sale boulot. (...) provoquer la mort d'un autre humain."

Wolverine tire sur son cigare qui grésille entre les gros doigts du canadien assis dans le couloir, faisant danser dans ses yeux une flamme incendiaire. Il laisse planer un silence lourd puis expire une fumée âcre avant de demander froidement, en contemplant les bouts coqués de ses chaussures de sécurité :

- Vous pensez à quelqu'un en particulier ou vous me proposez un massacre de masse ?

Wolverine ne quitte pas des yeux le bout de ses chaussures. Il sort le cigare rougeoyant de sa bouche et le laisse pendre, son avant-bras massif calé sur son genou. Il souffle une fumée qui volute autour de lui et dessine au ralenti des arabesques psychédéliques. Il ne semble pas avoir l’intention de répondre…

** Encore**

… mais finalement le mutant porte le bâton de chaise incandescent à sa bouche, tire dessus longuement avant de conclure sur un ton peu amène :

- Je ferai ce qu’il y a à faire.

Wolverine relève la tête et lance un regard impénétrable sur Britain qui lui tourne maintenant le dos. Il ôte à nouveau le cigare de sa bouche, souffle un nuage fuligineux et lance tout haut :

- Et vous Braddock...

La fumée tourne et virevolte autour des yeux de la bête qui cogne sur les barreaux de sa cage :

- ... est-ce que vous ferez ce qu'il y a à faire.

Captain Britain a écrit:

"Je me suis toujours demander comment avec vos super-sens vous pouvez autant fumer. Mon odorat aussi est très développer, moins que vous, et c'est déjà à peine supportable."

Wolverine arbore soudain un rictus sardonique. Il tire une fois de plus sur le bâton de chaise qu'il a entre les dents et prend un malin plaisir à souffler longuement la fumée dans le couloir avant de dire en jetant un regard complice au cigare :

- Ne vous posez pas tant de question Britain. Vous n'avez justement ni l'odorat ni le goût assez développé pour comprendre et apprécier.

"Oui sûrement !" dit Brian sans grande conviction, les yeux dans le vague, l'esprit ailleurs, le cœur à plusieurs milliers de kilomètres, dans les profondeurs d'un manoir maintenant sans vie, en haut d'une tour maintenant détruite ou au cœur de la plus belle ville du monde, Londres.

"Vous croyez que nous réussirons à vaincre définitivement Jim et sa cour ?"

Sans attendre de réponse, Brian, les yeux fixant le vide, continua :

"Ne croyez pas que je ne ferais pas tout pour que ça arrive. Je suis depuis longtemps prêt à donner ma vie pour que Jim retourne en enfer mais l'occasion ne s'est pas encore présenté" railla-t-il.

"Si je n'étais pas un ex-alcoolique, un bon verre m'aurait fait du bien" dit-il en s'esclaffant dans un rire jaune.

Captain Britain a écrit:

- Ne croyez pas que je ne ferais pas tout pour que ça arrive. Je suis depuis longtemps prêt à donner ma vie pour que Jim retourne en enfer mais l'occasion ne s'est pas encore présenté.

Wolverine lève un regard peu amène vers le super-héros britannique, pause un silence pour expirer une fumée nauséabonde puis dit sur un ton mauvais, le cigare entre les dents :

- Quand vous dîtes que vous ferez tout pour avoir la peau de Jaspers le problème n'est pas tant que vous soyez prêt à donner votre vie Britain... que de savoir ce que vous êtes prêt à perdre d'autre pour atteindre ce but.

Le mutant, toujours assis contre le mur du couloir tire sur le bâton de chaise qui rougeoit d'une lueur malsaine.

Le lourd colosse baisse la tête, reste silencieux, semblant savourer son cigare puis demande finalement :

- Autre chose ?

Logan, impavide, regarde Britain s'éloigner le long du couloir. Il tire sur son cigare dont la lumière cramoisie illumine un instant son visage et se reflète dans ses yeux. Il expire une fumée acre qui volute autour du mutant dans l'ombre.