Visite officielle

L'avion impérial du seigneur Doom, le tout puissant dirigeant de La Nouvelle Latvérie, au-dessus de l'Océan Indien, approche de Genosha, l'île aux mutants, ravagée il y a peu par l'armée de sentinelles de Cassandra Nova. L'imposant gros porteur supersonique, à la pointe de la nouvelle technologie cybernétique latvérienne initiée par le génial Doom dans les Balkans, descend doucement sur les sombres ruines de la capitale et atterrit dans les décombres de l'aéroport.

Une passerelle se déplie sous la porte latérale avant du transport qui s'ouvre. Une demi-douzaine d'androïdes doombots, vêtu de longs manteaux verts-bruns à larges capuchons, fusils plasma au poing, sécurise rapidement les marches devant l'empereur en personne.

Victor von Doom, drappée dans un ample manteau vert sombre, la tête dissimulée dans l'ombre d'un profond capuchon, descend majestueusement au pied de la passerelle.

Tout bas, il s'adresse à un interlocuteur invisible :

- Tiens-toi prêt à tout moment.

Puis haut et fort, aux vents qui balaient l'aéroport désert, il annonce de sa puissante voix synthétique :

- Je suis là Magneto. Montre-toi.

Erik "Magnus" Lehnsherr alias Magneto, le puissant leader de La Confrèrie des Mutants, l'un des plus brillants esprits du monde et le maître incontesté des métaux avait perçu, bien avant l'aterrissage de l'avion impérial sur le sol surchauffé de Genosha, l'alliage métallique unique dans lequelle était forgée l'armure hyper-sophistiquée qui protège le docteur Doom, l'empereur de la Nouvelle Latvérie, autre génial cerveau de La Terre, pas pour le bien de l'humanité qui y habite.

D'une pensée, le mutant aurait pu broyé son homologue méta-humain dans son exosquelette et mettre ainsi fin à la visite officielle de cette Homo sapiens modifié. Mais l'Homo superior avait un autre dessein derrière la tête. Il avait un atout dans sa manche capable de faire plier le génial seigneur des Carpathes.

Magneto, casqué et drappé dans un grand manteau de pourpre, glisse doucement hors d'un bâtiment en ruine, en direction de son homologue latvérien avec pour seule escorte, la sculpturale et vénéneuse Mystique, aventurière polymorphe et au combien dangereuse, qui avait l'apparence agréable, malgré sa peau bleu batracienne, d'une belle jeune femme d'une vingtaine d'année et ce bien qu'elle soit en fait beaucoup plus vieille que son maître du moment. La mutante aux beaux cheveux roux est vêtu d'un boubou serré à la taille, de couleur blanc, qui dessine parfaitement ses superbes courbes.

Les deux inquiétants émissaires de la moribonde Genosha s'arrêtent à quelques mètres de l'impressionnant empereur latvérien entouré de sa garde personnelle.

Magneto dit sommairement en guise de salutations :

- Doom.

Avant l'arrêt complet de l'avion impérial, Shadowfire s'était littérallement fondue dans l'ombre de son seigneur et maître, le docteur Doom.

Elle scrute attentivement la zone.

Magnéto a écrit:

- Doom.

L'empereur latvérien répond tout aussi sommairement :

- Magnus.

Puis il croise les bras sur sa poitrine laissant apparaître des pièces métalliques de son armure avant d'expliquer sur un ton faussement compatissant de sa voix aux accents métalliques :

- Je suis sincèrement navré du malheur qui a frappé si durement Genosha. Le sort des mutants me tient tout aussi à coeur que toi Magneto.

La voix de Doom s'enflamme soudain :

- Il y a tant à faire pour la cause de nos frères, victime de ségrégation partout dans le monde, décimé à Genosha et torturé en Britania. Je suis là pour affirmer que La Latvérie leur ouvre grande les portes d'une terre de liberté où ils seront acceptés tels qu'ils sont et où ils pourront participer à construire un monde nouveau, un empire, unifié derrière des idées progressistes et un seul dirigeant éclairé.

La voix se fait plus méprisante :

- Tu es encore une figure paternelle respectés par les rescapés de l'holocauste genoshéens et ce... malgré ce fiasco. Mais tu ne réussiras plus à les unir derrière toi. Seul, tu es fini.

Doom montre les ruines qui les entourent puis conclue :

- Joins-toi à moi Magnus et je te donnerai une place au sein de mon conseil.

Tandis que le suffisant empereur latvérien parle, Magneto reste impassible.

Puis il répond avec toute la superbe de grand leader qui le caractérise :

- Je sais qu'on ne donne rien sans rien Doom. Qu'est-ce que tu attends de moi ?

Shadowfire observait et attendait. Elle ne pouvait rien faire d'autre sans un ordre de son Seigneur. Elle trouvait cependant que les paroles et l,attitude de ce Magnus, magnéto de son nom de mutant, était des plus désagréable. Elle se sentais plus d'afinitées avec la femme bleue, froide et silencieuse, qui se trouvait derrière le monarque de la confrérie des Mutants. Elle L'observa très attentivement et reconnut une guérière, une femme forte et une combattante sans doute très habile.

Elle sauta d'ombres en ombres, silencieuse et invisible, et se rapprocha de la jeune femme. Elle l'observa de plus près. Elle était belle dans sa "mutanitée", en quelques sortes. Sa peau bleu et écailleuse lui allait très bien. Les yeux jaunes ne paraissaient pas étrangers dans son visage. Une image de perfection. à cause de sa propre transformation quelques années plus tôt, Annie se sentait plus proche de la communautée de ces mutants et des autres super-humains que des humains ordinaires, même si ses dons à elle lui venaient d'une gemme parasitaire extraterrestre. Elle lui parlait toujours dans sa tête... En ce moment, elle la poussait à chercher un moyen de se battre, de les défier et de se mesurer à ces mutants.

**Annie... Tu n'est pas une observatrice, tu es une combattante ! Vas-y. Mesure tes pouvoirs aux leurs ! Prouve que tu es la meilleure ! Allez, Annie...**

**Non ! Je ne peux pas. Ce ne sont pas mes instructions ! Tais-toi. Laisse-moi tranquille ! Je ne veux pas t'écouter...**

**Ho, Annie, Annie, tu me blesse ! Sentirais-je une once de rebellion dans ton esprit ? Tu sais bien que tu ne peux pas me résister, Annie... Tu m'appartiens, pour toujours...**

Elle ressentis une onde de douleur dans sa tête. L'ombre qu'était Shadowfire se convulsa et bougea frénétiquement pendant quelques secondes. Elle finit par capituler...

**Arrête ! A-arrête ça... Je ne vais pas te rejetter, jamais. Je t'ai acceuillie dans ma vie, je t'ai acceptée, tu fais partie de moi ! Ne me torture pas, ce n'est pas utile. Tout ce que je dis, c'est que je dois attendre. Attendre l'ordre pour attaquer.**

**Attends, alors, mais ne te rebelle pas contre moi. Tu sais ce qui arrive dans ce cas.**

**Oui, je sais...**

L'ombre attendit son moment pour agir.

Magnéto a écrit:

- Je sais qu'on ne donne rien sans rien Doom. Qu'est-ce que tu attends de moi ?

Derrière le masque mortuaire métallique que porte en permanence toujours Doom, Victor sourit.

- Il va de soit que j'attend de toi que tu reconnaisses publiquement La Nouvelle Latvérie comme la seule et unique nation d'adoption des mutants et l'empereur Doom comme votre père bienfaiteur. Il va de soit que l'annexion de Genosha à l'Empire est dans le marché. En échange de quoi nous contraindrons le monde à vous accepter et à vous respecter partout.

Magneto ferme les yeux.

L'avion impérial, les doombots et... l'armure de Doom se mettent à grincer singulièrement créant de la confusion dans la garde prétorienne du tyran latvérien.
Le maître du magnétisme maintient une pression sur les métaux qui entoure le visiteur juste assez pour que l'idée de ce qu'il pourrait faire impunement, d'une pensée, infuse dans l'esprit de Doom.

Puis il réouvre les yeux et dit :

- Si j'acceptais d'allier mes forces aux tiennes, ce ne serait certainement pas comme un valet qui s'incline devant son maître, Doom. Je veux des garanties.

Doom reste de marbre devant la démonstration du pouvoir sur les métaux de Magneto, même lorsque sa propre armure menace de l'écraser.
Il résiste à l'idée de lancer la commande psychique du champs anti-magnétique de son invention et/ou d'ordonner à Shadowfire de maîtriser le mutant, préférant garder ces atouts dans sa manche pour un meilleur moment.

Il répond finalement :

- J'ai tout intérêt à t'avoir de mon coté et aucun à me mettre à dos le chef de La Confrèrie si je veux compter sur ses membres. Par ailleurs as-tu reçu une meilleure proposition ces derniers temps ?

Tapie dans un coin sombre des ruines de l'aéroport dévasté de Genosha, La Bête observe à bonne distance la joute verbale que se livrent Magneto et Doom sous un ciel lourd.

Le colosse massif à la sombre fourrure bleue, qui dépasse d'un large manteau brun, plisse ses yeux dorés encadrés dans une énorme tête de fauve, à l'ombre d'un akubra australien. Posé sur ses 4 pattes disproportionnés à la manière d'un grand gorille, il tend l'oreille aux paroles qui sont prononcées mais aussi aux bruits des battements de cœur de chacun des présents, en particulier de la jeune femme qui a secrètement accompagné le latvérien. En levant le mufle en l'air, il peut sentir son parfum et l'odeur de son symbiote obscur.

Sous son chapeau, La Bête Noire affiche un rictus de contentement bestial : Doom, sans le savoir, lui offre Magneto en même temps que lui-même sur un plateau d'argent.

Doom, sous le capuchon de son manteau, soutient le regard ineffable de Magneto puis finalement l'empereur latvérien conclut :

- Je t'envoie un émissaire avec mes directives pour mettre en place les base de l'intégration de Genosha et de La Confrérie à l'infrastructure de mon Empire. Fais en sorte qu'il soit bien accueillit.

Puis il fait volte-face et commence à remonter les marche de la passerelle...

Alors que Doom gravit les premières marches qui montent à son avion impérial, une puissante voix de ténor résonne, portés par les vents de l'orage qui menace au-dessus de l'aéroport dévasté :

- Je crois que tout n'a pas encore été dit monseigneur.

Un pas devant Magneto se tient maintenant la silhouette impressionante d'un humanoïde massif, aux larges épaules et aux membres disproportionnés, revêtu d'un large manteau de cuir brun. Un chapeau à large bord, comme en porte les cow-boys autraliens, jette sur son énorme tête poilue une ombre dans laquelle brille deux yeux jaunes de fauve.
La voix de la créature affiche une assurance soudain bien inquiétante :

- Il est désormais... comment dire ?

Il fait mine de réfléchir :

-... vital , pour vous cela va sans dire, que nous reparlions de ma place à vos cotés au sein du gouvernement latvérien, monseigneur.

Rien n'est moins servile que ce dernier mot, prononcé avec une ironie qui semble beaucoup amuser La Bête.

Le monarque s'arrête et se retourne.

- Docteur MacCoy ! Je dois avouer que je suis surpris de vous rencontrer ici. Je vous ai déjà expliqué que le poste que vous désiriez n'existe pas . Seriez-vous devenu raisonnable et avez vous décidez de vous soumettre à mes ordres comme les autres ?

Il jette un regard à Magneto.

Dr Doom a écrit:

- Docteur MacCoy ! Je dois avouer que je suis surpris de vous rencontrer ici. Je vous ai déjà expliqué que le poste que vous désiriez n'existe pas . Seriez-vous devenu raisonnable et avez vous décidez de vous soumettre à mes ordres comme les autres ?

La Bête Noire tourne sur le coté son énorme tête féline, surmonté du chapeau à large bord. Un oeil jaune brille d’une lueur machiavélique à la lumière crépusculaire de la tempête qui s’annonce au-dessus de Genosha. Le vent anime la soyeuse fourrure sombre du colosse. Le mutant arbore un sourire amusé pour annoncer d’un ton faussement affecté, comme un chevet d’un mourrant dont il se réjouit par avance des tourments :

- Je crains que vous ne surestimiez votre santé monseigneur. Si vous deviez mourir dans les jours qui viennent, votre œuvre restera orpheline. Donnez moi ce que je veux, monseigneur, et votre règne sera encore long. Refusez-moi votre confiance et je vous laisse à votre fin.

Son rictus mauvais s’élargit encore tandis que sa voix se charge d'une menace voilée :

- Tout vient à qui sait attendre et, contrairement à vous, monseigneur, j’ai tout mon temps.

Doom commence à s'agacer de cette visite qui se prolonge.

- Ce n'est pas la première fois docteur Mac Coy que je suis la cible de menaces, et croyez moi, que si j'avais du céder à chaque fois je ne serais pas là où j'en suis. Certes vos talents pourraient m'être utiles, cependant ils ne me semblent pas indispensables pour autant. Les affaires que j'étais venu discuter, sont conclues, et je ne vois donc plus rien qui me retienne ici.

Sur ce, il tourne à nouveau les talons en disant :

Magnus. Offrez donc une demeure à votre semblable.

Dr Doom a écrit:

- Ce n'est pas la première fois docteur Mac Coy que je suis la cible de menaces, et croyez moi, que si j'avais du céder à chaque fois je ne serais pas là où j'en suis. Certes vos talents pourraient m'être utiles, cependant ils ne me semblent pas indispensables pour autant. Les affaires que j'étais venu discuter, sont conclues, et je ne vois donc plus rien qui me retienne ici. (...) Magnus. Offrez une demeure à votre semblable.

La Bête Noire ne se départit pas de la grimace de contentement qui soulève les babines de son mufle. Sa voix sombre garde le même ton faussement flagorneur :

- Des menaces ? Allons donc Monseigneur. Il n'est pas question de ça entre nous. Je suis simplement bel et bien indispensable à tout monarque qui se respecte. Magnus l'a compris. Il m'a offert spontanement une place à sa droite et vous allez faire de même... simplement pour ne pas disparaître.

Le mutant plisse les yeux de satisfaction :

- Je suis heureux que vous ayez lu mes lettres Doom et ne doute pas que vous en avez goûté le parfum capiteux que j'ai spécialement préparé vous.

La Bête a écrit:

La lettre a emprunté des chemins tortueux pour se retrouver en évidence sur un guéridon de la Tour de Solitude. Elle est adressé au Docteur Fatalis d'une écriture fine sur un papier vélin de qualité supérieure avec une encre céruléenne végétale qui exhale une fragrance indéfinissable et dans un latvérien académique parfait.

- J'ai eu, vous le savez peut-être, le plaisir de collaborer avec le Docteur Richards à une époque où vous étiez sa première préocupation. On peut dire qu'il m'en a appris beaucoup sur vous... et votre structure génétique si singulière.

La Bête a écrit:

Une nouvelle lettre a emprunté de nouveaux chemin pour gagner le guéridon de la Tour de Solitude. Elle est adressé au Docteur Fatalis d'une écriture fine sur un papier vélin de qualité supérieure avec une encre céruléenne végétale qui exhale une fragrance indéfinissable et dans un latvérien académique parfait.

- Vous m'avez demandé beaucoup de travail Doom pour un simple humain. Votre armure a d'abord représenté un aléas inacceptable pour mon entreprise avant de devenir le meilleur véhicule de ma valeur pour vous. Je suis d'autant plus satisfait de pouvoir en sentir le résultat s'échapper par chacun des pores de votre peau.

La Bête Noire a écrit:

Une nouvelle lettre sur le guéridon de la Tour de Solitude et toujours cette fragrance indéfinissable...

MacCoy se redresse tout en puissance pour railler cette fois ouvertement l'empereur latvérien :

- J'ai déjà plusieurs demeures Monseigneur, je vous remercie de votre attention. Donnez moi ce que je vous demande et vous vivrez. Frustrez-moi de ce qui me revient et j'arracherai La Latvérie aux doigts crochus de votre... cadavre.

Le vent rugit soudain emportant le puissant rire machiavélique de La Bête Noire comme un roulement de tonnerre dans le ciel tourmenté de Genosha.

Doom se fige sur la marche qu'il grimpe. Son masque cache un visage horrifié. Une rapide analyse de son organisme à travers les capteurs sensoriels de son armure, ne détectent aucun organisme étranger, mais il était prêt à parier que la Bête Noire pouvait créer de subtils poisons inconnus.

Plusieurs secondes passent avec le seul bruit du rire tonitruant de l'animal.
Finalement l'empereur répond sans regarder son empoisonneur :

- Même si je devais y laisser ma vie, jamais vous n'accèderez à une place quelconque dans mon gouvernement. J'ai déjà combattu des êtres plus intelligents que vous, docteur MacCoy. Et croyez-moi, je m'en sortirais cette fois aussi.

Puis Doom monte à bord de l'avion impérial.

Les éléments se déchaînent sur l'aéroport : la foudre s'abat non loin de là. Un éclair déchire le ciel sombre. Le tonnerre couvre un instant le rire tonitruant de La Bête Noire dressée sur ses pattes arrières dans son ample manteau brun sous son chapeau australien à large bord.
De sa puissante voix de ténor, dans laquelle perce un ton récréé, il lance au monarque latvérien, par-dessus le fort vent qui porte à ses naseaux hypersensibles une douce odeur de sueur froide :

- Bon voyage Docteur Doom. Je me tiens bien entendu à votre disposition. Vous pourrez me joindre en contactant mon ministère à Genosha. N'hésitez pas à faire appel à mes compétences quand vous aurez fait le tour de la question de votre… mort.

Il éclate d'un rire plus retentissant encore qui accompagne le départ de sa victime.