Un aller, peut-être sans retour... (libre) (30/08/02)

Me voilà dans l'aéroport. Mon manteau est bien fermé, de façon à ce que personne ne voit mon t-shirt. Je baisse la tête en espérant que personne ne remarquera les avis de recherche de la brigade anti-Punisher.
Bref.
Je traîne mes deux valises dans l'allée principale, et manque de faire tomber un vieille dame. Je mets ma main dans ma poche, et vérifie que j'ai bien mes faux-papiers prétendant que je suis un agent sous couverture, afin de justifier les petits jouets mortels que je porte.

Je vais prendre le guichet du fond, faudrait pas que j'me fasse remarquer.
L'hôtesse me salut. Je fais juste un signe de tête. Je sors ma carte d'agent et mon permis de port d'armes.

- J'ai quelques armes à feu et blanches sur moi.

- Bien. Présentez-les ici. Séparez les munitions du reste, s'il vous plait.

Je pose ma première valise sur le guichet, et j'en sors les bijoux.
Un 7mm. Je pose les deux chargeurs qui vont avec à côté. Un revolver Colt, dont j'enlève les balles du barillet. Un couteau militaire -je remarque d'ailleurs qu'il faudra que je le nettoie... Un Desert-Eagle, un de mes favoris. C'est un des trucs qui font péter une tête d'un tir. J'en enlève aussi le chargeur qui y est compris, et les deux autres qui sont accrochés à ma ceinture -je les attrape en fourrant mes mains gantées de mitaines dedans, pour pas l'ouvrir devant la petite dame...
Je lui montre qu'il n'y a plus que quelques fringues, un gilet pare-balles, une carte de France, une d'Allemagne, et un ordinateur portable dans la valise.

Elle tire déjà une drôle de face en voyant ce que je viens de sortir devant elle. Maintenant, j'ouvre la seconde valise.
J'en sors mon éternel fusil d'assaut 5.6. Celui qui m'accompagne dans mes grosses expéditions. J'enlève les trois chargeurs pleins que je met à côté, et je déboîte le laser de visée.
Et enfin, pour finir, je sors trois grenades frag' et une grenade claymore.

L'hôtesse est sur le point de s'évanouir. C'est presque amusant, sur le coup. Presque.

- Un billet pour Paris.

Et en même temps qu'elle tape sur l'ordi', elle demande d'une voix anxieuse :

- Vous comptez y faire quoi ?

- Du tourisme.

*petit silece*

- J'ai toujours rêvé de faire une visite en bateau-mouche...

Elle fait un faux-rire angoissé, et manque encore de peu de tomber dans les pommes. Elle m'imprime le billet, je range de nouveau les armes dans les valises, et je passe la barrière de sécurité.

Après une bonne demi-heure à attendre, un signal sonore indique que les passagers peuvent embarquer.

Et me voilà enfin dans le siège 57B. À côté d'un jeune homme, de la vingtaine, qui me regarde d'un oeil suspect.
Je le regarde de travers, et il manque de se pisser dessus de peu. J'attache ma ceinture. Et au bout de cinq minutes, les réacteurs s'activent.

Et c'est parti pour vingt-quatre heures de vol. Un aller à Paris.
Peut-être pas de retour.

Le monde commence à dégénérer. Les criminels et mafiosi qui sévissent à New-York ne sont plus ma priorité. Je dois agir, et pour ça, je vais enquêter en Europe sur celui qu'on appelle "Docteur Doom". Après ça, je retrouve le Crâne Rouge à Londres, et j'essaierai de l'annihiler, ou au moins de lui retirer sa part de pouvoir.

Frank Castle est de retour.

La préposée aux enregistrements du terminal 1 souffle en laissant le grand ténébreux emprunter le couloir d'embarquement, laissant devant elle son armurie inquiétante. Immédiatement, elle attrape le téléphone devant elle...



Le vol 8601 de la Delta Air Lines , à destination de Paris , s'élance sur la piste 14L du JFK Airport. La poussée tire les passagers dans leur siège et le Boeing 777 grimpe vers le ciel lourd de New York en direction de l'océan Atlantique. Des vents de travers secouent l'appareil, arrachant en cabine de petits cris aux personnes les plus mal à l'aise en avion.

Franck, tranquillement assis à sa place, fait machinalement une analyse du terrain. Tout en cabine lui semble normal… à l’exception d’un petit blondinet assis siège 50D, la vingtaine, type caucasien, un mètre soixante, en nage, qui ne s’intéresse pas aux turbulences mais affiche plutôt une attitude que le Punisher connaît bien celui du gars mal préparé qui s’apprête à faire une grosse bêtise.



Décidemment Castle n'a pas de chance...

Le Punisher s'assoit de toute sa masse à coté du blondinet. Le jeune homme tourne vivement la tête vers le nouveau venu à coté de lui. Castle ne s'était pas trompé : son voisin a l'oeil terrifié d'un pauvre type qui se prépare à déclencher une panique à bord d'un avion.

The Punisher a écrit:

- Belle ville qu'est Paris, n'est-ce pas ?

Le blondinet ne quitte plus le Punisher du regard et reste muet comme s'il ne comprenait pas ces paroles.

The Punisher a écrit:

- Pourquoi cet air si blaffard ? Faut pas faire de bêtise, hein.

Soudain les yeux du jeune homme se mette à briller d'une inquiétante radiance jaune qui font disparaître son iris et sa pupille. C'est un mutant !

*Castle, fusillant du regard le jeune homme, remarqua un changement soudain dans les yeux de celui-ci...*

Mais... C'est quoi ce truc ? Ça doit être un des mutants dont les journaux parlent de temps à autres. Je détourne le regard du sien.

Je préfère pas savoir ce que ce type cache, je met ma main gauche sur ses yeux, de façon à ce qu'il ne voit plus rien, on sait jamais, il peut peut-être faire des trucs pas très nets avec... Immédiatement, je lui en colle une avec mon autre main, après quoi je la porte à sa gorge. Je l'étrangle pas, mais je fais une petite pression simplement pour le calmer.

Le poing du Punisher frappe le blondinet avec un bruit sec au niveau du menton tandis que Castle cache les yeux flamboyant du mutant avec son autre main. La tête du jeune homme fait un aller rapide et un retour mou avant que Franck ne l'amène doucement sur le dossier du siège 50D, sans conscience.

La paume du justicier est soudainement très douloureuse. Elle a été brûlé au troisième degré par le contact avec les globes occulaires du mutant.

Depuis le 11 septembre 2001, les compagnies aériennes américaines ont très sérieusement renforcé la sécurtité à bord de leurs vols.
Georges Phillips, passager du siège 46G, la quarantaine, type caucasien, grand et bien bâti, un ancien du S.W.A.T, est l'un des 4 agents en civil habilités par la Delta Air Lines à assurer la quiétude des passagers du 8601.

Le Punisher n'a pas fait dans la discrétion. Il faut avouer que le mutant ne lui en a peut-être pas laissé le choix. Cependant, Georges n'a rien manqué de la scène si ce n'est peut-être les yeux lumineux du blondinet. Il fait un signe de tête à l'hôtesse puis se lève pour intercepter Franck.

L'agent de sécurité possède sur lui une matraque dépliable, une bombe de gaz paralysant, un tazer dernière génération et un pistolet Flashball. C'est un spécialiste de l'interpellation, entraîné au combat.

Il s'approche rapidement de Castle qui tire le corps inanimé du blondinet en direction des toilettes sous les exclamations inquiètes des autres passagers. Georges lui ordonne sur le ton calme du négociateur :

- Monsieur, lachez cette homme s'il vous plaît.

L'hôtesse, une petite blonde mignonne, se dirige se dirige vers l'avant de l'appareil et disparaît derrière le rideau de la zone réservée au personnel de bord.

*Merde. Va falloir improviser. Je vais pas m'attaquer à un type qui ne fait que son boulot...*

Frank prit une voix sarcastique

- J'y suis peut-être allé un peu fort. J'allais l'emmener aux toilettes pour qu'il se rince un peu le visage. Mais bon, si vous voulez vous en occuper.

Avant même que l'homme ne réagisse, Frank lui lança le corps du mutant insoupçonné.
En même temps, il retournait dans son siège.

*J'espère qu'il n'y aura pas de problème.*

Juste avant de se rasseoir, il dit d'une voix sûre et sévère :

- À votre place, je m'en méfierais. Ce serait dommage pour vous de perdre votre boulot à cause d'une erreur d'inattetion. Si vous voyez ce que je veux dire.

Le mutant inanimé tombe dans les bras de l'agent de sécurité qui le pose délicatement au sol dans la travée où il se trouve. Georges vérifie son poul à la gorge avant de se relever.

Franck, comme d'autres passagers, sent que l'avion amorce un virage pour faire... un demi-tour.

Avant que Castle est pu approcher d'une hôtesse, Phillips s'interpose. L'agent de sécurité en civil lève une main qui veut inciter Le Punisher à la raison tandis que l'autre est dans sa poche, prêt à en sortir le tazer.

- Allez vous assoir à votre place monsieur.

L'agent de sécurité invite de la main Castle a se diriger vers le fond de l'appareil, apparemment près à l'écouter.

Une fois arrivé au fond de l'avion, Castle se retourna pour voir l'agent.
Il vérifia si personne n'était là pour écouter, et sortit ses faux papiers d'agent en mission.

- Vous voyez ces papiers ? Ça indique que je suis là pour opérer à Paris. Alors je pense être en droit de demander la raison de ce retour à New-York. J'ai assez de pouvoir sur les politiciens pour que vous perdiez votre job, et je pense avoir plus d'expérience que vous dans le domaine martial.

Frank prit une voix sévère mélangée à l'ironie :

- Alors, s'il vous plaît, monsieur le vigile, épargnez-moi d'avoir à faire quelques vilaines choses. Et ce que je viens de vous dire est valable pour les pilotes, alors il serait préférable que la destination de ce vol reste toujours Paris.

Philipps demande la carte d'agent fédérale que lui présente Castle :

- Je peux ?

Phillips est un vieux de la vieille. Il sait qu'un agent spécial doit justifier de son identité pour faire prévaloir l'autorité de sa fonction. Sur le même ton doux de négociateur, il demande à nouveau :

- Ecoutez monsieur, ne faîtes pas d'histoire. Allez vous assoir tranquillement à votre place. S'il vous plaît. Merci.

Pendant ce temps, le mutant, allongé dans la travée, est en train de reprendre ses esprits derrière l'agent de sécurité.

Le Punisher frappe l'agent de sécurité dans l'estomac, lui attrape la tête et lui explose le nez avec le genou. Son adversaire n'a pas eu le temps d'esquisser le moindre geste de défense. Il git au sol, inconscient, dans le sang qui coule de son nez.

Franck s'élance alors comme un fauve et se jette sur le mutant encore assis dans son siège.

Tout autour, les gens hurlent de terreur, persuadé d'être au beau milieu d'une attaque terroriste.
Dans le lot se cache certainement un ou deux héros qui s'ignorent et qui pourrait se tromper de cible.